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At the Drive-In - In/Casino/Out (1998) par Ulysse Angus

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Après la tournée Acrobatic Tenement, At the Drive-In brûle d’impatience d’enregistrer son nouveau disque. Mais l’élan du groupe est vite brisé par un événement inattendu : le label Flipside abandonne la production d’albums, laissant le quintette sans distributeur ni structure. Commence donc une interminable prospection, At the Drive-In contactant la moindre maison de disques un tant soit peu indépendante sans grand succès. Le miracle se produit toutefois dans un obscur bar californien, où Bob et Michelle Becker de Fearless Records, maison de disques spécialisée dans le pop-punk, sont immédiatement subjugués par la prestance scénique du quintette. Le groupe se précipite dès la signature de son contrat dans un obscur studio californien, complétant l’enregistrement et le mixage en tout juste six jours. Doué d’une énergie hors du commun, At the Drive-In n’attend pas la sortie du disque pour repartir sur les routes, écumant les scènes américaines durant plusieurs mois. Le fantasque duo constitué par le chanteur Cedric Bixler-Zavala et le guitariste Omar Rodriguez-Lopez commence à faire parler de lui, notamment grâce à ses multiples excentricités scéniques et ses massives coiffures de type afro. La puissance des concerts du combo, parfois mâtinées d’interventions verbeuses, fait beaucoup pour son succès, un succès qui a toutefois du mal à dépasser les limites parfois étroites du rock indépendant.

L’extrême brièveté de l’enregistrement le prouve : At the Drive-In a voulu recréer, comme d’innombrables groupes avant lui, les conditions de ses concerts. Bien que bénéficiant d’une production plus satisfaisante que celle d’Acrobatic Tenement, In/Casino/Out est rugueux et direct, sans grandes fioritures. A vrai dire, ce second disque est dans la droite lignée de son prédécesseur, avec une ambition peut-être plus marquée. Le quintette reprend tous les points présents sur Acrobatic Tenement, en les développant et en les appuyant, affirmant ainsi toute l’étendue de sa maturité artistique. Le style est donc resté le même, s’inscrivant dans le courant aux contours mal définis appelé le post-hardcore : rythmes étranges et multiples, hurlements hardcore, mélodies inattendues. Cedric Bixler-Zavala a quant à lui approfondi son attirance pour les métaphores absconses et les discours nébuleux, un trait d’écriture qui prendra de plus en plus d’importance au fil des années. Ces textes, pouvant rendre perplexe l’amateur le plus aguerri de rock progressif, ne nuisent en rien à l’impact de la musique. Elles participent au contraire au foisonnement d’idées qui se dégage de l’album, un disque traversé par de multiples références et doté d’une énergie communicative. Les guitares, en particulier, s’avèrent hautement audacieuses, bien loin des raucités habituelles du hardcore. Entre arpèges dévoyés et dissonances étudiées, Rodriguez-Lopez et Ward s’extirpent avec bonheur des carcans du punk américain.

Bixler-Zavala a légèrement adouci ses beuglements frénétiques, ce qui s’avère au final assez satisfaisant ; sa voix aigue manque la force nécessaire pour livrer un chant hardcore digne de ce nom. C’est heureux, car At the Drive-In a justement pour but de sortir des sentiers battus, se dirigeant ainsi vers les terres durement défrichées par Fugazi quelques années auparavant. Le groupe se meut ainsi de plus en plus loin de ses origines, se révélant plus accrocheur et séduisant qu’au début de sa carrière. Les rythmes bizarres et les structures asymétriques qui parsèment des morceaux pourtant tout à fait percutants emmènent l’auditeur dans des contrées inhabituelles, où les concepts familiers semblent singulièrement pervertis. Toutefois, At the Drive-In est encore fort loin de la fusion tous azimuts de The Mars Volta ; c’est ici que le vocable de post-hardcore prend tout son sens. La logique de tous les courants post-rock est d’utiliser tous les tics habituels de la musique populaire pour la propulser dans une nouvelle dimension. Le but, ici, est clairement atteint. Bien qu’At the Drive-In n’a pas encore révélé toute l’ampleur de son talent, jugulé par certains dogmes qu’il n’a pas encore osé défier, il se montre suffisamment charismatique et puissant pour séduire l’amateur de post-punk sur la durée.

At the Drive In - In/Casino/Out

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