Quarta-feira 16 Out 2013, 7h:59
Rokia Traoré
Bowmboi
Tchamantché
Beautiful Africa
Qu’on évoque Rokia Traoré l’espace d’un instant et je ne cesserais de vous conter Mariama ; cet envoûtement sibyllin, comme une étreinte douce, quatre notes égrainées, qui coulent, descendent, s’effilochent et reviennent sans cesse. Un cours d’eau aussi précieuse que celle qu’on recueille dans les puits du pays Dogon ("Mariama", issu de l’album Bowmboi, en écoute sur Youtube)
Rokia, qu’elle me permette de l’appeler ainsi, ne me paraît ni triste, ni enjouée ce soir. C’est une mince dame fière, digne, sans couleurs distinctives ou plutôt un nuancier d’émotions, soudainement éprise, embrasée par le feu où sa gaieté est couleur or, celle qui s’incruste, s’imprègne dans les bleus de sa mélancolie, compagne- à peu cher, de la solitude.
Le Trianon s’obscurcit et retentit le pas-à-pas vertueux de "Dounia", nuée articulée, défait d’aspirations ou inspirations au contre-temps des silences, ces mouvements erratiques de l’aiguille d’une balance qui sous-pèse l’intensité des mots et des intentions. Trois couches épaisses sur le corps pour lutter contre l’hiver approchant, mais rien contre les frissons qui me parcourent le dos en cet instant.
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